La mémoire par les plantes
Engagée en faveur de la conservation du patrimoine et de sa transmission aux générations futures, l’Andra a renouvelé son parrainage avec la Société nationale des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg. Objectif : la finalisation en 2019 d’un herbier réalisé à partir des collectes effectuées sur le site du Centre de stockage de la Manche. La dernière en date a eu lieu le 29 juin dernier.
Depuis dix ans, le parrainage entre l’Andra et la Société des sciences naturelles de Cherbourg porte ses fruits. Parallèlement à la restauration et à la numérisation des herbiers historiques de la ville, il porte sur la réalisation d’un herbier commencé en 2015, destiné à conserver la mémoire des plantes du Centre de stockage de la Manche. Sur les 12 ha du site qui présente l’avantage d’être un milieu clos et préservé, deux botanistes de la Société des sciences procèdent à 4 ou 5 collectes annuelles, réparties en fonction des saisons.
Des archives de la biodiversité locale
Francis Renouf, l’un des botanistes, souligne l’intérêt majeur que représente un herbier pour la science et la mémoire. « À la différence de l’inventaire qui liste les différentes espèces, l’herbier est un outil scientifique qui les répertorie, les date et en donne une identification complète. Après un traitement spécifique, les échantillons peuvent être conservés sur une très longue période. Ce sont des archives qui constituent une preuve que la plante a existé. Les données, versées sur la base informatique du Muséum d’histoire naturelle de Paris, seront accessibles mondialement. » Cet herbier permettra également, grâce à des extractions d’ADN, de comparer l’évolution des plantes récoltées sur le site avec celle des espèces régionales et d’étudier les variations du climat.
Une douzaine de plantes ont été récoltées lors de la dernière visite de juin dont un œillet Dianthus qui vient d’être identifié. Prochaine récolte en septembre. À ce jour, plus de 200 espèces ont été répertoriées par la Société des sciences de Cherbourg.