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Assemblée générale de la Commission locale d’information du Centre de stockage de la Manche

Le 12 juin, l’Andra était invitée à présenter devant la Commission locale d’information (Cli) du Centre de stockage de la Manche le bilan de l’année 2024 et les principaux résultats de la surveillance menée sur et autour du site. Figuraient également à l’ordre du jour un point relatif à la présence de colis de déchets à vie longue dans le stockage, occasion pour l’Andra de revenir sur l’histoire du CSM et apporter des précisions sur la nature des déchets visés.

Le centre de stockage de la manche vu du ciel

2024 : des résultats qui confirment le très faible impact du centre sur l’environnement

En 2024, le CSM a effectué 12 689 analyses radiologiques et physico-chimiques sur et autour du CSM, dans les eaux souterraines, les eaux de pluie ou encore à partir de prélèvements de végétaux. Ces analyses permettent de confirmer le très faible impact du centre sur l’Homme et l’environnement : cet impact est évalué pour le groupe de référence à 0,00010 mSv pour le cas de l’adulte, à comparer avec l’objectif fixé pour toute installation nucléaire de limiter son impact pour le public à 1 mSv/an (A titre de comparaison, l’impact moyen de la radioactivité naturelle en France est évalué à près de 3 mSv selon l'ASNR). 
Le CSM a fait l’objet de deux inspections de l’ASNR en 2024. Dans son rapport annuel, l’ASNR a considéré que « l’organisation définie et mise en œuvre pour l’exploitation des installations du CSM est globalement satisfaisante en matière de sûreté, de radioprotection, de surveillance de l’environnement et de respect des engagements. Au titre de la démarche d’amélioration continue, l’exploitant devra toutefois conforter, au sein de son référentiel, les éléments relatifs à l’analyse du risque de fraude, notamment vis-à-vis des intervenants extérieurs. » 
A noter que les visiteurs sont une nouvelle fois venus en nombre sur le CSM (soit 1930 personnes) ou ont participé aux évènements où l’équipe du CSM était présente pour expliquer les missions de l’Andra. Ils étaient ainsi plus de 2 700 personnes à s’intéresser au sujet de la gestion des déchets radioactifs.
L’ensemble de ces résultats sera accessible au public d’ici la fin du mois de juin avec la publication du rapport annuel du CSM.

Présence de colis de déchets à vie longue dans le stockage : les précisions apportées par l’Andra

En mai 2024, l’ASNR a rendu sa décision à la suite de l’instruction du dossier de réexamen de sûreté de 2019. Dans cette décision, l’ASNR définit 4 prescriptions dont la première est « L’évaluation des enjeux associés à la reprise des colis de déchets [en lien avec la présence de colis anciens contenant des émetteurs alpha à vie longue]. » 

L'Andra a régulièrement réinterrogé la question de la reprise de ces colis anciens lors de précédents réexamens de sûreté. Elle avait alors conclu à la non-pertinence de cette reprise, d’une part en considérant les bénéfices qu’apporterait une telle opération par rapport au niveau de risque à long terme qui pourrait être associé à une éventuelle intrusion humaine involontaire (scénario de type « SIHI »), et d’autre part, les risques et coûts d’une telle opération si elle devait être envisagée. L’ASNR a demandé à ce que ces enjeux soient réévalués lors des prochains réexamens, en intégrant notamment les progrès techniques et le retour d’expérience des techniques qui pourraient être mises en œuvre sur le CSM. 

La Cli a souhaité que l’Andra précise le nombre de colis de déchets concernés et les enjeux associés à la reprise de ces colis : pendant les premières années d’exploitation du CSM, ces déchets étaient conformes aux dispositions en vigueur. Il ne s’agit pas de déchets de haute activité, mais de déchets contenant des radionucléides à vie longue dont l’activité massique était supérieure à ce qui est autorisé aujourd’hui sur un centre de stockage de surface et dont les impacts en cas de scénario d’intrusion humaine, qui interviendraient après la fin de la phase de surveillance, conduiraient à des impacts radiologiques élevés. L’Andra et l’ASNR ont ainsi précisé que sur les 920 000 colis qui ont été stockés au CSM entre 1969 et 1994, la prescription porte principalement sur une soixantaine de colis et peut être étendue à environ 250. Ces colis ont été stockés au CSM avant 1984, date à laquelle les règles relatives à la prise en charge des déchets contenant des radionucléides à vie longue ont été fortement durcies (publication de la règle fondamentale de sûreté n°I.2 qui définit notamment le critère d’activité massique). Le programme de travail pour répondre à la demande de l’ASNR a également été présenté. Il consiste notamment à poursuivre et préciser les connaissances sur les colis eux-mêmes (précision de données d’inventaires, de masse de colis à considérer par exemple), pour permettre un travail d’évaluation des risques selon différents scénarios dans lesquels il est supposé qu’à très long terme, un individu se trouverait involontairement en contact avec un de ces colis. Il s’agira également de poser les avantages et inconvénients d’une éventuelle reprise de ces colis au regard des techniques disponibles mais, aussi et surtout, au regard des enjeux de radioprotection des travailleurs qui auraient à mener ces opérations. Ces travaux devront être finalisés pour le prochain réexamen de sûreté du CSM prévu pour 2029.

CLI Andra Centre de stockage de la Manche