Aller au contenu principal

Construire la mémoire

Le Centre de stockage de la Manche est le premier centre de déchets radioactifs au monde à être entré en phase de fermeture, c’est un site précurseur qui aujourd’hui développe des outils pour conserver et transmettre la mémoire de ce site aux générations futures.

Une gestion durable des déchets radioactifs implique la conservation et la transmission aux générations futures des principales données concernant le stockage de ces déchets.

Les objectifs recherchés sont de conserver la mémoire du site aussi longtemps que possible,  et cela dans un format accessible, compréhensible et utilisable par tous.  Les défis sont multiples : définir le lieu et les conditions de conservation les plus pertinents, adapter le langage et le symbolisme et développer les marqueurs long terme.

Pour cela, l’Andra a conçu un dispositif complet qui repose autant sur les informations techniques et règlementaires  que sur l’implication des riverains dans la transmission de cette mémoire entre générations.

La mémoire détaillée

La mémoire détaillée du CSM comporte plus de 11 000 documents (soit environ 500 000 pages stockées en un peu plus de 60 mètres linéaires). Elle couvre toutes les phases de vie du centre.

Les originaux papiers des documents sélectionnés ont tous été dupliqués en deux exemplaires sur du papier permanent à partir d'équipements et de produits qualifiés par les Archives nationales. Un des deux exemplaires de la mémoire détaillée du CSM a été transféré aux Archives nationales en 2004 et un premier complément concernant les cinq premières années de surveillance a été ajouté en 2005. Le second exemplaire, identique, est directement conservé sur le centre de stockage.

Exemple de boite archives et de documents imprimés sur du papier permanent

Le Dossier synthétique de Mémoire

Le Dossier synthétique de Mémoire est un dossier règlementaire que l’Andra souhaite le plus accessible possible. Il doit être proposé à l’Autorité de sûreté nucléaire dans le cadre du prochain réexamen du centre en 2019. Ce dossier sera alors diffusé largement autour du Centre mais aussi au niveau international.

L’objectif de ce dossier est de synthétiser les informations essentielles à transmettre aux générations futures sur le Centre, et en premier lieu rappeler l’existence même du Centre et des risques qui pourraient perdurer sur le long terme (au-delà de 300 ans). Le document apportera également des informations sur la conception du centre, son exploitation et les déchets présents.

Les réflexions qui ont amené l ’Andra à proposer la structuration de ce dossier tiennent compte à la fois des recommandations formulées par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN), mais également des suggestions des membres du groupe de réflexion mémoire du centre et des personnes sollicitées pour expertiser la mémoire détaillée du site en 2012.

Le Dossier synthétique de Mémoire sera composé de trois supports, chacun construit avec des niveaux d’informations différents qui permettraient aux lecteurs du futur de trouver plusieurs points d'entrée ou de suivre un« parcours initiatique»  en partant d'une information très synthétique et grand public (l’ultra-synthèse) vers des informations plus détaillées (le Key information file) et pour finir des informations techniques présentées sous forme de fiches repères.

Le groupe de réflexion mémoire

Le groupe de réflexion mémoire du centre a été créé en 2012. Constitué d'une quinzaine de personnes, il regroupe des industriels, des élus, des anciens salariés et des riverains. Il a pour objectif de  réfléchir collectivement aux moyens de transmettre la mémoire du centre aux générations futures.

Les travaux du groupe de réflexion mémoire portent notamment sur :

  • des travaux de légendage des archives iconographiques qui ont démarré en 2014. Ces travaux consistent à identifier et légender des images et photos du site prises pendant sa phase d’exploitation. C’est l’un des anciens salariés du site, présent sur le Centre de 1969 à 1994, qui réalise aujourd’hui cet important travail portant sur plus de 10 000 images numérisées. 
  • l’intérêt de l’installation de « marqueurs » pour transmettre la mémoire du site. Le groupe mémoire réfléchit sur quels pourraient être les supports ou actions les plus pérennes pour transmettre la mémoire du site. Parmi les pistes envisagées figure la réalisation d’une stèle ou l’organisation d’un rite annuel associé à la mise en place d’un parcours découverte du patrimoine de la Hague, autour du CSM, afin d’attirer des visiteurs de façon ludique autour de la problématique mémoire et de tirer profit de l’attrait du patrimoine de la Hague.

Les travaux en cours sur le dispositif mémoriel

L’Andra mène également d’autres actions et études sur la  transmission de la mémoire.

Parmi ces actions figurent :

  • L’enregistrement de témoignages d’anciens salariés et de riverains du centre,
  • Des travaux de recherche avec le groupe en charge de « Preservation of Records, Knowledge and Memory » (RK&M) au sein de l’Agence pour l’énergie nucléaire (AEN) sur le « Key information file » (KIF).
  • des exercices réalisés périodiquement en interne Andra sur la mémoire détaillée.
  • La réalisation en 2015 d’un herbier à partir de plantes prélevées sur la couverture du CSM par des botanistes de la Société des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg. Cet herbier sera accompagné par «l’ultrasynthèse» et conservé à trois endroits : la Société des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg, auprès de leurs herbiers historiques, le Muséum d’histoire naturelle  de Paris et le CSM ;
Réalisation de l’herbier du CSM par les botanistes de la Société des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg
Partager cette page