Gabriel Portzer, chercheur tout-terrain
Depuis deux ans, Gabriel Portzer prépare une thèse de doctorat sur l’érosion de la couverture du Centre de stockage de l’Andra dans la Manche. Une recherche de terrain comme il les aime et qui contribuera à la connaissance scientifique d’un élément essentiel de la protection du site sur le long terme.

L’expérience pionnière de l’Andra sur la couverture du Centre de stockage de la Manche intéresse d’autres pays disposant de centres de stockage de déchets radioactifs en surface. Elle fait l’objet, depuis 2019, d’un partage de connaissances avec ses homologues belge (Ondraf), britannique (NWS) et espagnol (Enresa). C’est dans ce contexte qu’est né le sujet de thèse de Gabriel Portzer(*). Au croisement des géosciences et de la géo-ingénierie, il vise à étudier l’érosion de la couverture qui a été installée sur les ouvrages de stockage dans
les années 1990.
Sortir du laboratoire et apprendre des autres
Le jeune scientifique avait très envie de se lancer dans un projet de recherche appliquée. C’est ainsi que, tout en travaillant comme ingénieur chez WSP, une entreprise d’ingénierie du bâtiment, des infrastructures, de l’industrie et de l’environnement, Gabriel Portzer mène sa thèse depuis fin 2022.
Une première année lui a été nécessaire pour s’approprier son sujet et la méthode de la recherche doctorale. « Au-delà de satisfaire ma curiosité scientifique, cette étape m’a donné l’occasion d’avoir des échanges passionnants avec de nombreux experts de l’Andra et de ses homologues à l’international, mais aussi avec ceux de WSP et de l’École des Mines Paris », apprécie le chercheur.
Ce long travail préparatoire l’a conduit à identifier les meilleures méthodologies pour conduire ses travaux, à savoir un modèle numérique grâce auquel il peut simuler la variation de certains paramètres (type de sol, pente, évolution de la pluviométrie et du couvert végétal) et des expérimentations menées en laboratoire sur un sol reconstitué, similaire à celui du dispositif de couverture du Centre de stockage de la Manche. Objectif : identifier les facteurs responsables de l’érosion ou de son amplification, comme les caractéristiques intrinsèques du sol, la géométrie du site, le climat… « Les processus d’érosion peuvent compromettre l’étanchéité du dispositif de stockage, souligne Gabriel Portzer. D’où l’intérêt d’essayer de les comprendre, voire de les prédire. »
« L’expérimentation est ce que je préfère en tant que chercheur. »
Un travail de terrain
C’est sur cette expérimentation que Gabriel Portzer a retrouvé ce qui lui plaît le plus dans son activité de chercheur : « mettre les mains dans le cambouis », selon son expression. « Avec mes encadrants, nous avons nous-mêmes construit de A à Z le dispositif expérimental en effectuant des travaux de soudure et de plomberie, précise-t-il. J’ai aussi participé à la campagne de prélèvement d’échantillons de sol à l’Andra avant de les transporter jusqu’au laboratoire pour qu’ils soient analysés. » Soit 24 échantillons de 20 kilos à manipuler. C’est ce que l’on appelle « s’engager corps et âme » !
(*) « Quantification de l’érosion des couvertures du Centre de stockage de la Manche (CSM) en fonction de leurs caractéristiques géotechniques en réponse aux événements de pluie ». Thèse co-encadrée par l’Andra, l’École des Mines Paris et WSP.
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