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L’Andra contribue au retour à l’emploi dans la Manche

Dans les territoires où sont implantés ses centres, l’Andra s’engage dans la lutte contre le chômage et pour leur dynamisme économique. Elle s’appuie notamment sur le dispositif des clauses sociales d’insertion. Dans la Manche, Oregane Ermisse a pu en bénéficier. Récit.

Oregane Ermisse

À 23 ans, Oregane Ermisse vit une heureuse période de reconversion et s’impatiente d’exercer un nouveau métier : agent de sécurité. Jusqu’à son embauche comme surveillante de travaux à risques par la société Challancin (spécialiste de la prévention et de la sécurité), fin janvier 2020, la jeune femme avait en effet des difficultés à trouver un emploi stable et qui lui plaise. « Fin 2015, j’ai bien obtenu un CAP Coiffure, mais ce n’était pas une carrière à laquelle j’aspirais. Je souhaitais travailler sur de grands sites industriels qui m’attirent depuis toujours », raconte la jeune Normande. Après avoir accumulé des petits emplois et un an de chômage, elle a donc été heureuse de savoir que Challancin recrutait et qu’elle pourrait être formée à un poste à responsabilités. 

Sans le savoir, Oregane Ermisse a pu acquérir de nouvelles compétences grâce au dispositif de clause sociale inclus dans le contrat qui lie la société Challancin à l’Andra. Avec ce dispositif, l’entreprise prend l’engagement de recruter une personne qui est éloignée de l’emploi, notamment des jeunes, diplômés ou non, sortis du système scolaire ou de l’enseignement supérieur depuis au moins 6 mois, des demandeurs d’emploi de longue durée, des seniors, ou encore des personnes en situation de handicap étant au chômage sur l’un des territoires d’implantation de l’Andra. « En fonction de nos marchés, mais aussi de la zone géographique sur laquelle ils se portent, nous identifions des catégories de personnes les plus concernées par la recherche d’emploi avec l’aide très précieuse des facilitateurs œuvrant sur les territoires (voir l’encadré), explique Pierrick Jaulin, directeur des achats de l’Andra. Et quand notre contrat avec un fournisseur ou prestataire porte sur une période assez longue, nous y introduisons une clause l’invitant à recruter pour un volume d’heures minimum une personne éloignée de l’emploi selon la catégorie identifiée. » 

 

Des milliers d’heures de travail via les clauses sociales

Ancrées dans sa politique de responsabilité sociétale, les clauses sociales d’insertion sont importantes pour l’Andra. Sur la période 2018-2020, plus de 22 000 heures de travail (soit 13,75 emplois à temps complet) ont ainsi pu être réalisées par des personnes éloignées de l’emploi via l’insertion de clauses sociales dans 30 marchés conclus par l’Andra. Ces résultats attestent de l’efficacité du dispositif dont le succès est également dû aux entreprises attributaires des marchés, qui, bien accompagnées par les facilitateurs, se montrent solidaires de l’engagement sociétal que doivent désormais intégrer les marchés publics.

Au Centre de stockage de la Manche, Oregane Ermisse sera bientôt en charge du poste de garde. Avant cela, elle doit encore effectuer une formation de 5 semaines pour obtenir son Certificat de qualification professionnelle (CQP) et compléter son apprentissage de terrain. « Accéder à un poste d’agent de sécurité aurait été très difficile sans Challancin et sans la participation de l’Andra à la formation. Car la plupart des agences recherchent des profils déjà formés, et le CQP a un coût assez élevé si on entreprend de le passer seul, confie encore Oregane. Aujourd’hui je suis donc enchantée et curieuse de découvrir mon nouveau lieu de travail, à La Hague. » 

 

Facilitateurs, rôle et missions

L'Andra est l'un des premiers établissements publics de l'État à avoir mis en place un système de conventions de partenariat qui lui assure un « facilitateur » de clauses sur ses quatre sites (Aube, Manche, Meuse/Haute-Marne, Siège en Île-de-France). Œuvrant dans des maisons de l’emploi, un groupement d'intérêt public et une collectivité territoriale, les facilitateurs ont notamment pour fonction de proposer aux entreprises des personnes éloignées de l’emploi sur le territoire donné. Ils sont les garants du fait que ce sont bien des personnes qui, sans la clause, trouveraient difficilement une solution. 

Facilitatrice pour la Manche, Véronique Sueur témoigne (Maison de l’emploi et de la formation du Cotentin)

Qu’est-ce qu’une clause sociale ?

C’est un dispositif légal qui, en conditionnant l’exécution ou l’attribution des marchés à la réalisation d’une action d’insertion, permet aux acheteurs publics ou privés de favoriser l’accès ou le retour à l’emploi de personnes en parcours d’insertion professionnelle. Pour le mettre en place, il existe trois modalités précisées par le code de la commande publique : 

  • Les clauses sociales d’insertion, c’est-à-dire des heures ou des actions à réaliser dans le cadre du marché.
  • Les marchés d’insertion. Dans ce cas, l’insertion et la qualification sont l’objet du marché.
  • Les marchés réservés, lesquels s’adressent uniquement aux structures de l’insertion, du handicap ou de l’économie sociale et solidaire (ESS). 

Comment la mobiliser dans votre département et quel rôle joue l’Andra ?

La Maison de l’emploi et de la formation du Cotentin coordonne le dispositif des clauses sociales depuis 2007 et le met à disposition de l’ensemble des acteurs du territoire. En tant que facilitatrice, j’accompagne donc un maître d’ouvrage tout au long de sa démarche. C’est le cas avec l’Andra depuis 2017 sur deux marchés en cours de réalisation :

  • L’entretien des espaces verts du Centre de stockage de la Manche (CSM) :  un marché établi pour quatre ans a débuté en janvier 2019. L’objectif global est de permettre 520 h d’insertion. Un objectif que réalise aujourd’hui l’agence de Caen de l’entreprise Vallois Normandie en salariant lors de ses interventions des personnes recommandées par des structures d’insertion locales (association intermédiaire et agence d’intérim d’insertion locales). 
  • Le gardiennage et la surveillance du CSM : un marché établi pour 5 ans débuté en décembre 2020 avec un objectif global de 1 600 heures d’insertion. Et comme en témoigne Oregane Ermisse, l’entreprise attributaire du marché, Challancin Prévention et sécurité, a choisi de recruter en interne une jeune femme demandeuse d’emploi en reconversion. 

Concrètement, comment avez-vous travaillé avec l’Andra pour garantir le succès des clauses sociales ?

Plusieurs mois avant le lancement de ces marchés, l’Andra m’a sollicitée pour évaluer la pertinence d’y inscrire une clause sociale, proposer son calibrage et une rédaction de l’article précisant cette clause dans les pièces de marché. Pour effectuer ce travail, j’ai notamment échangé avec différents interlocuteurs de l’Andra afin d’affiner les besoins et fixer des objectifs cohérents pour la future entreprise en charge de réaliser les prestations. 

Puis, quand les marchés ont été attribués, j’ai contacté les attributaires afin d’organiser la mise en œuvre concrète de l’insertion, mais aussi de faire le lien avec les dispositifs emploi/insertion/formation pour chercher des candidats, conseiller sur les choix de recrutement et aider au montage du parcours. 

 

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