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Le centre de stockage de la Manche partage son expérience

La rencontre annuelle de Disponet (International Low Level Waste Disposal Network), réseau international d’agences et de sociétés en charge de la gestion des déchets radioactifs créé sous l’égide de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique), a eu lieu à Cherbourg-Octeville en octobre 2019. L’Andra y a apporté son expertise en matière de fermeture d’un centre de stockage.
 

Dans le monde, les centres de stockage de déchets radioactifs en phase de fermeture comme celui de la Manche sont rares. « Le Centre de stockage de la Manche (CSM), qui a cessé son activité en 1994, est même sans doute unique en son genre, indique Nicolas Solente, correspondant pour Disponet, chargé d’affaires à l’Andra. « Ce qui fait de l’Andra l’une des rares agences à disposer de l’expertise en matière de fermeture. » Alors que le CSM fêtait ses 50 ans, l’Andra co-organisait en 2019 le colloque du réseau Disponet, conformément à sa mission de diffusion de son savoir-faire à l’international. Trente-huit participants ont été accueillis, représentant 29 pays – pour la plupart d’Europe de l’Est et du Sud, du Moyen-Orient et d’Afrique. Au programme de cette nouvelle édition : la planification et la mise en oeuvre de la fermeture d’un site de stockage.

Des besoins accrus

Pour répondre à une demande croissante d’assistance des États membres en matière de stockage de déchets radioactifs, l’AIEA met en relation les « nouveaux » dans ce domaine et les plus « expérimentés » comme la France, afin que les premiers profitent du savoir-faire des seconds. Ce partage passe par des formations, des forums d’experts… ainsi que Disponet, colloque annuel dont les thématiques ont jusqu’ici suivi les étapes de la vie d’un centre de stockage. Les premières éditions s’étaient ainsi préoccupées de conception et d’exploitation. « Le CSM est l’une des rares installations à avoir fait des progrès significatifs en matière de fermeture. Or, depuis la première réunion Disponet de 2009 à Cherbourg, les besoins dans ce domaine se sont accrus. Un certain nombre d’États membres de l’AIEA comme la Bulgarie et l’Iran ont commencé la construction de centres de stockage », explique Gerald Hans Nieder-Westermann, spécialiste du traitement des déchets radioactifs au département de l’énergie nucléaire à l’AIEA, co-organisateur du colloque Disponet.

Mise en situation

Ces quatre journées ont permis aux représentants de pays en besoin d’expertise de se projeter dans la mise en fermeture d’un centre. « En raison des délais en jeu (plusieurs centaines d’années), bon nombre des questions soulevées lors des échanges sont des questions que tous les États membres de l’AIEA devront prendre en compte, quel que soit leur état d’avancement actuel », poursuit Gerald Hans Nieder-Westermann. Constitués en groupes de travail, ils ont bénéficié d’ateliers de mise en situation. « Grâce à la visite du CSM, les participants ont pu observer à quoi ressemble l’“après” d’une activité de stockage de déchets », relate le correspondant Disponet de l’Andra, qui rappelle par ailleurs l’importance des relations humaines de ces rencontres. « Ce dialogue entre les participants de trente États membres me semble fondamental dans la recherche collective des solutions les plus efficaces en matière de stockage des déchets radioactifs. Même si tous ne peuvent pas être présents, les questions discutées et examinées lors des journées Disponet sont mises à la disposition de tous les États membres intéressés », conclut Gerald Hans Nieder-Westermann.