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Ne vous arrêtez jamais d'être curieux !

La gestion des déchets radioactifs vous intéresse mais vous n'avez pas le temps de lire de longs dossiers ? Nous vous proposons d'aborder chaque semaine une notion essentielle pour mieux comprendre ce sujet. Temps de lecture : moins de 2 minutes par thématique !

1/ Qu'est-ce qu'un déchet radioactif ?

Chaque Français produit en moyenne 2 kg de déchets radioactifs par an. Mais qu'est-ce qu'un déchet radioactif ?

Tout d'abord, intéressons-nous à la radioactivité... De nombreux secteurs, comme la production d'électricité, la recherche scientifique, la médecine, l'agriculture ou encore l'industrie, utilisent les propriétés de la radioactivité. Certains de leurs déchets produits sont donc radioactifs.

Outils, vêtements, ferrailles, plastiques : la grande majorité des déchets radioactifs ont l'apparence de déchets classiques. Cependant, étant radioactifs, ils ont la particularité d'émettre des rayonnements pouvant présenter un risque pour l'homme et l'environnement. Ainsi, ils ne peuvent être gérés comme des déchets classiques et doivent être pris en charge de manière spécifique.

Que deviennent ces déchets ?

La France a opté pour le stockage industriel comme solution pour gérer les déchets radioactifs de manière durable et sûre.

Les déchets radioactifs présentent des caractéristiques chimiques, physiques et radiologiques très différentes. Leur nature détermine la manière dont ils sont traités, conditionnés puis gérés. En pratique, les déchets radioactifs sont classés en cinq grandes catégories selon deux critères principaux : leur niveau de radioactivité et leur durée de vie qui correspond au laps de temps nécessaire pour que la quantité d'un même radionucléide diminue naturellement de moitié.

A chaque catégorie de déchets correspond ainsi une solution de gestion adaptée à leur nature et c'est l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), établissement public, qui est en charge de la gestion à long terme des déchets radioactifs produits en France.

2/ Quelles solutions de gestion pour les déchets radioactifs ?

Nous savons tous comment nos déchets ménagers sont gérés, mais qu'en est-il de nos déchets radioactifs ?

La France a fait le choix de les stocker dans des centres industriels spécialement conçus afin de les isoler de l'homme et de l'environnement tant qu'ils présentent des risques.

La grande majorité de ces déchets bénéficient déjà de centres de stockage. Pour les autres, des projets de centres de stockage font l'objet d'études et de dialogue avec la population.

Quels stockages aujourd'hui ?

Il existe aujourd'hui trois centres de stockage en surface gérés par l'Andra. Deux sont dans l'Aube et sont en activité ; le 3e est dans la Manche et est en phase de fermeture. Ils accueillent près de 90 %  des déchets produits. Il s'agit de centres destinés aux déchets très faiblement radioactifs ou de faible et moyenne activité dont la durée de vie est principalement courte.

Quels stockages pour demain ?

Pour les 10 % de déchets radioactifs qui ne bénéficient pas aujourd'hui de solution définitive, des projets sont à l'étude :

  • le stockage à faible profondeur pour une partie des déchets de faible activité à vie longue, c'est le projet d'un 3e centre situé dans l'Aube ;
  • le stockage profond, à environ 500 mètres sous terre, pour les déchets les plus radioactifs, c'est le projet Cigéo en Meuse/Haute-Marne.

En attendant la création de centres adaptés pour les accueillir, les déchets sont entreposés de manière sûre dans des installations spécifiques, le plus souvent directement sur leur site de production.

 

3/ Les métiers de l'Andra

Il n'y a pas que des spécialistes du nucléaire et de la radioactivité qui travaillent aux centres de stockage de l'Aube.

Les différentes missions de l'Andra nécessitent en effet des profils très variés. Par exemple, des archivistes collectent, classent et conservent sur le long terme la mémoire des centres de stockage de déchets radioactifs ; des hydrogéologues étudient les eaux souterraines en vue de la surveillance de l'impact des activités des centres ; des automaticiens programment, règlent ou dépannent les équipements...

Au total, plus de 250 personnes (agents Andra et prestataires) travaillent sur les centres de l'Andra dans l'Aube pour assurer le bon fonctionnement de ces deux sites qu'il s'agisse de la prise en charge des déchets, de la maintenance des installations, de la surveillance de l'environnement, de la sécurité des sites, de la sûreté des centres, etc.

"L'Andra ne travaille pas seule, nous faisons appel à la sous-traitance car nous estimons que dans certains métiers, il est important de profiter de l'expérience et des compétences d'entreprises spécialisées qui ont déjà fait leur preuve sur d'autres sites industriels. Elles nous permettent de garantir et maintenir un haut niveau de performance", souligne Patrice Torres, directeur des opérations industrielles et des centres de l'Aube de l'Andra.

 

 

4/ L'innovation à l'Andra

La gestion des déchets radioactifs passe aussi par l'INNOVATION !

De par leur nature, les activités et les projets de l'Andra s'inscrivent dans le temps long voire très long. Les technologies, les matériaux ou encore les méthodes de travail d'hier ne sont plus ceux d'aujourd'hui qui eux-mêmes ne seront plus ceux de demain. L'Andra se doit d'intégrer les nouvelles technologies - existantes ou qu'elle développe - dans ses concepts de stockage et s'adapter aux évolutions qu'elles soient réglementaires, sociétales, techniques et scientifiques. La sécurité et la sûreté des centres de stockage bénéficient particulièrement des innovations. Aujourd'hui, par exemple, un drone est utilisé pour vérifier l'état de la fine membrane recouvrant les ouvrages de stockage du Centre de l'Aube (CSA). Cela évite notamment le travail en hauteur pour le personnel et les risques liés. Pour vérifier la qualité des colis de déchets radioactifs sans devoir les ouvrir, l'Andra utilise aussi des outils performants. "Les colis de déchets doivent respecter des spécifications bien précises et pour les vérifier, nous avons une technologie d'imagerie très pointue qui permet, dans le même esprit qu'une radiographie, d'avoir une vision détaillée du contenu du colis", souligne Patrice Torres, directeur des centres industriels de l'Andra dans l'Aube.

Du béton à la mémoire, l'Andra innove

L'innovation est présente dans tous les domaines à l'Andra : dans les formulations des bétons utilisés pour le stockage des déchets au CSA mais aussi, plus surprenant, dans la transmission de la mémoire des centres de stockage. Pour s'assurer de conserver sur le long terme les données importantes, l'Andra utilise du papier et des encres très spécifiques. "Pour développer de nouvelles technologies, nous travaillons, à chaque fois que c'est possible, en collaboration avec des écoles ou entreprises locales comme par exemple l'Université de technologie de Troyes ou des start-ups installées à la Technopole de Troyes", précise Patrice Torres.

 

 

5/ La surveillance de l'Andra dans l'Aube

L'environnement est au coeur du métier de l'Andra

Chaque année, l’Andra effectue plus de 15 000 analyses et mesures sur différents éléments de l’environnement, dans et autour de ses centres, en vue de s’assurer que l’impact de ses activités reste le plus faible possible.

" Pour que cette surveillance soit efficace et pertinente, l’enjeu est de savoir quoi chercher et d’être au bon endroit, au bon moment. Le programme de surveillance (contrôlé et validé par l’Autorité de sûreté nucléaire) est ainsi spécifique à chaque centre ", explique Sophie Dinant, cheffe du service environnement des centres de l’Andra dans l’Aube. Pour l’élaborer, de nombreux critères sont pris en compte : la nature des déchets stockés, la géologie du site, le fonctionnement des nappes souterraines, le milieu humain…

Les résultats des analyses sont ensuite comparés avec les données obtenues avant la construction du centre en question (c’est l’état zéro de référence), aux autorisations de rejets, aux résultats de la surveillance des années précédentes, ainsi qu’aux valeurs habituellement rencontrées dans un environnement qui n’est pas sous influence d’une activité industrielle.

Qui contrôle l'Andra ?

Des instances indépendantes, telles que l’Autorité de sûreté nucléaire, les commissions qui suivent les activités des centres de l’Aube (la Commission locale d’information pour le Centre de stockage de l’Aube et la Commission de suivi de site pour le Centre industriel de regroupement, d’entreposage et de stockage), peuvent aussi mener leurs propres expertises ou analyses.

Les résultats sont publics et sont disponibles sur le site du Réseau national de mesures de la radioactivité dans l’environnement. Ils sont également publiés chaque année dans un rapport.

 

 

6/ Le rôle de la Cli de Soulaines

Comme pour toute installation nucléaire de base, les activités du Centre de stockage de l'Aube sont suivies par une Commission locale d'information (Cli).

Quel est le rôle de la Cli de Soulaines ?

Présidée par le président du Conseil départemental de l'Aube, Philippe Pichery, la Cli de Soulaines est une instance indépendante composée d'une quarantaine de membres représentant quatre collèges : élus, associations pour la protection de l'environnement, organisations syndicales et personnalités qualifiées. Elle a un rôle de suivi des activités du Centres de stockage de l'Aube, d'information, de concertation et d'échanges avec la population locale.

"Sa finalité est avant tout la transparence et de donner un maximum d'informations à l'ensemble des acteurs du territoire, sur les activités du centre et sur tout ce qui est en rapport avec l'environnement. Dans ce cadre, la Cli organise une fois par an une réunion publique, ouverte à toute la population", explique Philippe Pichery.

Une structure ni juridique ni technique

Pour son président, la Cli de Soulaines remplit deux types de missions : des missions "de base" communes à toutes les commissions locales d'information, à savoir questionner, étudier ou demander des contre-expertises par des organismes indépendants, et des missions plus spécifiques en lien avec les interrogations des riverains.

"L'éventuel impact des activités du Centre de stockage de l'Aube sur la santé des personnes résidant à proximité est une de ces interrogations. Pour y répondre, nous avons mis en place, à l'automne dernier, une commission de suivi sanitaire. Prochainement, nous travaillerons avec Santé Publique France pour définir un protocole scientifique de suivi sanitaire", précise Philippe Pichery.

Plus d'infos sur le site de la Cli de Soulaines

 

 

7/ L'Andra, un acteur socio-économique local

Les activités de l'Andra dans l'Aube contribuent au dynamisme économique et social du département.

Avec chaque année, plus de 9 millions d'euros de fiscalité locale directe et plus de 5 millions d'euros de commandes passées auprès d'entreprises locales, l'Andra contribue à l'économie du territoire de l'Aube. Sa politique d'achat local rend notamment plus accessibles ses marchés aux petites entreprises et artisans locaux.

"Nous sommes prestataires de l'Andra et les marchés que nous obtenons, en direct avec l'Andra, représentent environ 5 % de notre activité. Mais la présence de l'Andra permet aussi aux communes d'engager plus de travaux, ce qui profite également à notre entreprise. Travailler pour une institution publique de cette importance nous a fait monter en compétences et en rigueur", souligne Christophe Juilly, co-associé de la SARL Juilly.

Les centres de l'Aube ont également un impact réel et positif sur la création d'emplois pérennes avec plus de 230 emplois directs et plus de 320 emplois indirects et induits soutenus dans le département (cf. étude sur l'impact socio-économique des centres de l'Aube réalisée en 2019 par le cabinet Utopies).

De par sa mission d'information et l'accueil en moyenne chaque année de 4 500 personnes qui visitent les centres industriels de l'Andra dans l'Aube, l'Agence participe aussi au développement du tourisme local. "Avec ses centres, l'Andra représente une offre indéniable pour dynamiser le tourisme industriel du territoire et enrichir l'offre culturelle scientifique que nous proposons aux touristes. Sur les 4 500 visiteurs accueillis chaque année par les centres, 40 % d'entre eux se restaurent et passent au moins une nuitée à proximité des centres", explique Jésus Cervantès, président de l'office de tourisme des Grands Lacs de Champagne.

Pour en savoir +, lire le dossier "Les centres de l'Andra, 25 ans d'activité au service du territoire" 

 

8/ L'Andra, un soutien aux actions locales

Culture scientifique, actions citoyennes locales..., l'Andra dans l'Aube est un acteur impliqué dans la vie des territoires.

Attachée au développement et au dynamisme des territoires qui l'accueillent, l'Andra apporte, au travers de dons et de parrainages, un soutien actif à des projets en faveur de la culture scientifique et technique, de la découverte et de la protection de l'environnement, de la transmission de la mémoire et de la sauvegarde du patrimoine, ainsi qu'aux initiatives de solidarité entre générations et aux actions citoyennes locales. Cette démarche, menée de façon transparente, est encadrée par une charte des parrainages.

En 2019, les centres industriels de l'Andra dans l'Aube ont répondu favorablement à plus de 70 demandes de parrainage pour un montant d'environ 92 500 euros.

Dans le cadre de sa mission d'information et de diffusion de la culture scientifique et technique, l'Andra mène aussi de nombreuses actions pédagogiques en direct de tous les publics : des ateliers pour les scolaires, des conférences avec des personnalités de renom, comme le philosophe des sciences Etienne Klein, l'astrophysicien Roland Lehoucq, l'astronaute Patrick Baudry...

« Notre école participe aux opérations organisées par l'Andra. La paléontologie, le monde des abeilles, l'éclipse solaire... , les élèves ont eu le plaisir de découvrir de nombreux sujets. Ils ont la chance de pouvoir manipuler des fossiles, des ruches, des sténopés, etc., ce qui n'est pas accessible en classe. L'objectif est d'amener les enfants à se poser des questions sur le monde qui les entoure et pourquoi pas faire naitre des vocations pour les sciences ! », se félicite David Masset, directeur de l'école élémentaire de Morvilliers.