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Radioprotection : deux nouveaux pôles pour le CSM

Bien qu’en phase de fermeture, le Centre de stockage de la Manche (CSM) reste une installation nucléaire de base (INB) qui doit respecter un haut niveau d’exigence en matière de radioprotection. Explications.

Guy-Roland Rapaumbya, ingénieur sécurité et pilote d’un pôle de compétences en radioprotection

Paru au Journal officiel le 1er juillet 2021, un arrêté interministériel demande aux installations nucléaires de base (INB), donc au Centre de Stockage de la Manche, la mise en place de « pôles de compétences en radioprotection ». Cette évolution amène d’abord les exploitants à faire évoluer et préciser leur organisation : « Ces pôles succèdent aux services de radioprotection. Ils offrent ainsi l’avantage de clarifier les missions et les exigences opérationnelles », note Guy-Roland Rapaumbya, ingénieur sécurité et désormais pilote d’un pôle de compétences en radioprotection.

Des missions bien distinctes

« Même si le CSM ne compte que dix agents, nous avons choisi de nous organiser en deux pôles : celui que je pilote, dédié à la radioprotection des travailleurs et des installations et un autre destiné à protéger l’environnement et les populations », détaille Guy-Roland. Et de compléter : « Nous avons opté pour cette organisation parce que les missions sont de nature différente : je m’occupe surtout d’analyse de risque, et je veille à minimiser l’exposition des travailleurs, tandis que ma collègue Isabelle Deniau qui pilote le deuxième pôle, s’attache à la surveillance de l’environnement, pour s’assurer que l’impact du centre demeure le plus faible possible. »

« Nous avons choisi de nous organiser en deux pôles : celui que je pilote, dédié à la radioprotection des travailleurs et des installations et un autre destiné à protéger l’environnement et les populations.  »

Guy-Roland Rapaumbya

Un risque spécifique

Relevé dosimétrique au Centre de stockage de la Manche

Sur le site du CSM, le risque principal pour les travailleurs concerne le radon, un gaz radioactif présent à l’état naturel en Normandie mais qui émane également de certains déchets stockés. Des concentrations sont en effet localisées dans le réseau souterrain du CSM « Pour protéger les personnels de ce gaz avant chaque intervention dans la galerie souterraine, nous utilisons des systèmes de ventilation associés à des capteurs : ainsi les accès ne sont ouverts que lorsque nous sommes certains d’avoir atteints des seuils acceptables, qui ne présentent pas de risques » indique le responsable de la radioprotection des travailleurs. 

Une mise à niveau régulière 

Depuis 2001, tous les cinq ans, Guy-Roland Rapaumbya renouvelle sa qualification de personne compétente en radioprotection auprès d’un organisme agréé. à son tour, en sa qualité de pilote d’un pôle de compétences en radioprotection, il assure, tous les trois ans, la formation interne de l’ensemble des agents habilités à travailler en zone délimitée. Et veille à l’information sur les risques et la prévention de tous les prestataires : « Personne n’entre dans la zone délimitée du CSM sans m’avoir vu avant » indique-t-il. Enfin il met son expérience en commun avec les autres acteurs de la radioprotection de l’Andra.