La surveillance de l’environnement
Les résultats de la surveillance effectuée sur et autour du CSM démontrent que le centre ne présente aucun danger pour la population et l’environnement : son impact reste très faible, plus de 1000 fois inférieur à l’impact de la radioactivité naturelle.
Les mesures et leurs résultats
Environ 2 000 prélèvements et 10 000 analyses sont effectués chaque année par l’Andra sur et autour du Centre de stockage de la Manche. Leur fréquence est variable : elle peut être quotidienne, mensuelle ou trimestrielle.
Ces mesures consistent à contrôler l’éventuelle présence de radioactivité et d’éléments chimiques afin de vérifier l’impact du stockage sur le milieu naturel.
Les analyses sont réalisées par des laboratoires agréés par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) dont le laboratoire du Centre de stockage de l’Andra dans l’Aube (CSA).
Les résultats de ces mesures sont transmis à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), présentés en réunion de la Commission locale d’Information (CLI) et accessible au grand public dans les rapports annuels d’information publiés par le CSM et sur le site du réseau national de mesures de la radioactivité de l'environnement, site publié par l'ASN et l'IRSN
Résultats 2023 de la surveillance du CSM
Activité moyenne mesurée en tritium en 2016 sur l'ensemble des piézomètres. Cette moyenne était de l’ordre de 7 230 becquerels par litre en 2004.
L'impact du centre de stockage de la Manche est 1 000 fois inférieur à l'impact de la radioactivité naturelle
Comment est évalué l'impact du CSM ?
L’Andra évalue l’impact de ses rejets sur la population à partir des mesures réalisées, entre autres, dans le ruisseau de la Sainte-Hélène et sur la base d’un échantillonnage de la population appelé « groupe de référence ». Un calcul est réalisé selon le principe suivant : il est imaginé un habitant (homme adulte) du hameau de la Fosse, à Digulleville, qui ne consommerait que des aliments produits dans le hameau (viande, produits laitiers, œufs, légumes et fruits) et ne boirait que de l’eau de la Sainte-Hélène. Ainsi, l’impact dû à la présence de tritium, c’est-à-dire la dose reçue sur l’année par cet homme, serait de l’ordre de 0,00018 millisievert, soit environ 10 000 fois inférieur à la limite réglementaire d’exposition recommandée pour le public (1 millisievert par an).
Dispositif de surveillance des eaux
Les eaux pluviales sont canalisées et dirigées vers une chambre de mesure où elles sont contrôlées puis envoyées vers un bassin d'orage situé sur le site d'Orano. Ces eaux rejoignent alors le réseau d'eaux pluviales d'Orano pour être rejetées, après contrôle, vers le ruisseau de la Sainte Hélène.
Les eaux de drainage, collectées par le réseau de collecte situé sous les ouvrages de stockage, sont canalisées et orientées vers une chambre de mesure dédiée. Ces eaux y sont contrôlées avant d'être envoyées vers Orano. Elles rejoignent alors leur réseau d'eaux destinée sà être rejetées en mer.
L’Andra contrôle et analyse également trois ruisseaux pouvant être impactés par les activités du centre : la Sainte-Hélène, le Grand Bel et les Roteures.
Concernant les eaux souterraines, leur suivi est assuré via des prélèvements effectués dans les 60 piézomètres présents sur le Centre et à la périphérie des ouvrages de stockage. Ce suivi est complété grâce à 13 autres piézomètres appartenant au site Orano de La Hague.
La surveillance de l’air
Le Centre de stockage de la Manche est doté de différents équipements permettant de contrôler la qualité de l'air.
Le suivi de la présence de tritium
La présence de tritium autour du Centre de stockage de la Manche est connue et scrupuleusement surveillée depuis plus de quarante ans par l’Andra et les autorités de contrôle (ASN et IRSN).
Cette présence est due à plusieurs facteurs :
- les conséquences d’une pollution ancienne (un incident survenu en 1976),
- l’activité industrielle du Centre passée,
- des rejets encadrés et réglementés,
- un phénomène attendu de relâchement de tritium (dans l’environnement : air et sol), lié au fait que ce radionucléide extrêmement mobile migre à travers les colis et les ouvrages vers l’extérieur sous forme de gaz ou vapeur d’eau.
Tous les contrôles effectués confirment que l’activité tritium dans la nappe sous le centre et dans les ruisseaux est en baisse du fait de la décroissance radioactive du tritium depuis la pollution de 1976.
L’incident de 1976
Qu'est-ce que le tritium ?
Le tritium est la forme radioactive de l'hydrogène dont il possède les mêmes propriétés chimiques, physiques et biologiques. Le tritium, comme l'hydrogène, est très mobile. Il est produit en permanence sous l'effet du rayonnement cosmique. Il est également produit par toutes les activités nucléaires : les centrales, les activités militaires et le recyclage du combustible. Son rayonnement est de faible énergie et sa durée de vie est courte : au bout d'un peu moins de 13 ans, la moitié du tritium émis est désintégrée.
L’Expertise tritium dans les eaux souterraines
Depuis 2012, l’Andra a accepté que la CLI poursuive des investigations en parallèle de ses propres mesures.
16 piézomètres de l’Andra, choisis par la CLI de façon indépendante, ont été investigués : la variation de l’activité du tritium est mesurée
à quatre hauteurs différentes à raison de quatre campagnes par an et comparée à la valeur moyenne de l’activité du tritium mesurée systématiquement chaque mois par l’Andra à une profondeur déterminée. La réalisation des analyses a été confiée à l’Association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest (Acro).
À l’exception d’un seul piézomètre, la moyenne des quatre valeurs mesurées par la CLI est très voisine de celle mesurée par l’Andra. Ces résultats montrent que les deux méthodologies de mesure permettent l’une comme l’autre de bien refléter l’activité du tritium au CSM.
L'Andra a ensuite poursuivi ces études chaque année.
Dans un courrier en date du 13 novembre 2017, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a confirmé que le plan réglementaire de surveillance (PRS) du Centre de stockage de la Manche (CSM) répondait aux exigences réglementaires et qu’il n’avait pas lieu d’être modifié. L’ASN a conclu que le suivi du tritium effectué à la profondeur de surveillance par l’Andra « répond à l’objectif du PRS […] de mettre en évidence toute situation ou évolution anormales de l’aquifère et de ses paramètres ».
L'Andra s'est toutefois engagée à renouveler tous les 5 ans les études "expertise tritium" initiées par la Cli en 2012. Ces nouvelles campagnes ne sont pas indispensables à la maîtrise des risques liés au stockage, mais elles permettront d’approfondir les connaissances sur le mode de fonctionnement de la nappe.